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Veni, vidi, vinci
14 janvier 2007

Da Vinci Code, Ron Howard, 2006

Tirez sur le trappiste Panique au Louvre ! Le conservateur, Jean-Pierre Marielle, a été sauvagement assassiné dans la salle des Flamands. Avant de mourir, il a quand même eu le temps de visiter tout le musée, de taguer la Joconde, de bousiller le patrimoine mondial de l’Unesco et de laisser un message codé par terre , un ensemble de chiffres qui ressemblent au tiercé dans le désordre, ainsi qu’un message d’adieu , codé lui aussi avant de se mettre tout nu et de jouer à Manpower. Balèze, le vieux. Bref, pour Tom Hanks appelé par la police française sur les lieux c’est dire si elle est perdue, il va falloir décoder. Tom Hanks enseigne les symboles à Harvard. Il passe son temps à faire des révélations sur le Féminin Sacré à ses élèves ébahis devant un écran plasma de 12 mètres sur 15, c’est dire s’il est trop fort. Bien vite, il se rend compte, et ce grâce à l’intervention de la fliquette Audrey Tautou, qui lui explique que c’est un piège, que le chef de la police, Bézu Fache (avec un prénom pareil, je le serais aussi), le soupçonne du meurtre. Celui-ci ne sait pas encore pour le graffiti sur la Joconde, ni que ce n’est pas Belle de Jour qui a gagné sur l’hippodrome de Vincennes ce matin. Il croit à un meurtre tout bête, l’imbécile. Bref revenons à notre héros. Après avoir éloigné subtilement l’inspecteur avec une trouvaille du style « Oh une vache dans l’aile égyptienne ! C’est sans doute une preuve ! », nos deux protagonistes essayent de comprendre le Quinté d’Auteuil dans le désordre, qui n’est autre que « la suite de Fibonacci ». Cette piste les mène droit à la Joconde, « dont le sourire est en fréquence horizontale », précise Tom Hanks qui n’a peur de rien décidément, Joconde qui a été taguée à l’encre sympathique par le conservateur, qui était décidément un guignol. Cette piste les re-mène jusqu’à un autre tableau de Vinci , qui a eu de la chance, il n’a pas été tagué, il a juste été retourné, le veinard. Après une folle poursuite à travers Paris, pendant laquelle Audrey Tautou parvient à semer la police française en Smart, c’est dire si la police française manque de moyens, nos deux héros se retrouvent devant une banque suisse contenant un indice supplémentaire, un Cryptex (ce n’est pas un produit anti-calcaire), sorte de Lego qui contient un papyrus protégé par un code, dis donc. C’est Suisse qui dit qui est. Tom Hanks décide d’aller demander de l’aide à un de ses amis, Teabing, infirme spécialiste de l’histoire religieuse qui se terre dans un château de la banlieue parisienne. Tom Hanks commence à comprendre le fin mot de l’histoire : Jean-Pierre Marielle était le chef du Prieuré de Sion, une organisation secrète et millénaire qui protège un secret millénaire. Avec ça, on est bien avancé. Teabing prend le relais, et leur explique que le Cryptex contient une information qui serait capable «  de mettre à bas un dogme deux fois millénaire ». Il est optimiste, Papy. Et il raconte la vraie vie de Jésus. Seulement, comme le film s’adresse à un large public, qui comme Tom Hanks, a mal à la tête d’avoir réfléchi, le réalisateur utilise subtilement le flash-back et montre ainsi une échelle appuyée contre un mur et cinq figurants en pagne hurlant Yaargl !. Teabing passe ainsi en revue toute l’histoire des Croisades, et explique que le Graal, c’est pas ce qu’on croit et qu’Indiana Jones, laissez tomber. « Mais c’est impossible ! » dit Audrey Tautou, qui a visiblement bien appris son texte. Le Graal en fait, ce n’est pas une coupe, c’est une femme, Marie Madeleine, épouse Jésus et porteuse de la lignée de ce dernier. Pour illustrer sa thèse, Teabing cite l’évangile selon Philippe, « Mais c’est impossible ! » s’écrie Audrey Tautou. Non, car ledit évangile a été refusé au congrès de Nicée, sorte de concile Vatican 0,001. Il va ensuite chercher dans l’évangile selon Marie –Madeleine (voir plus haut), évoque l’évangile selon Frédo, qui connaissait bien Jésus ( Psaume 42, Verset 12 « et Jésus entra dans le troquet et demanda à boire. Comme l’aubergiste apportait de l’eau, Jésus s’écria : Faudrait me changer ça en vin, ha, ha ha ! ») Pour résumer, Jésus avait femme et enfant et un chien appelé Médor, (dont l’évangile, rejeté au concile de Canigou – c’était un hot dogme - , n’a à ce jour pas été retrouvé). « Vous imaginez, s’écrie Teabing, les conséquences désastreuses que pourraient avoir de telles révélations sur la religion ? » « Mais c’est impossible », reprend , du tac au tac, Audrey Tautou. Bref, Tom et Audrey ont encore une heure pour retrouver le sarcophage de Marie-Madeleine, 8 mètres sur 3, en placoplâtre , qui a été vu pour la dernière fois par le grand maître de l’ordre du Temple, Jacques de Molay, brûlé par Philippe le Bel. Pour tout renseignement, appelez le 01.44.52.68.45 (de préférence le soir après 18 heures). Pour la convaincre définitivement, Teabing sort la Cène de Vinci et lui montre avec des dessins que l’apôtre à droite de Jésus est une femme et non un homme. C’est pas très poli de dire d’un peintre qu’il ne sait pas dessiner les garçons, en plus il est mort et il ne peut même pas se défendre. Teabing termine en leur disant que pour cacher ça, l’Eglise a fait tout un tas de meurtres horribles qu’on voit en flash-back. L’Eglise, non, l’Opus Dei, secte intra Vatican où tout le monde parle en roulant les r. « je vous ai apporrrrrté l’arrrrrrgent, Eminence. Bientôt, il serrrrront en notrre pouvoirrrrrr. ». L’Opus a mis à l’index le Prieuré de Sion. C’est la guerre. Et comme on parle du loup, on en voit l’albinos, car surgit le vil Silas (c’est vraiment une ordure, il ne roule même pas les r), qui a déjà trois loges maçonniques et une bonne sœur tuées à son actif. C’est également grâce à lui que le Louvre est garanti sans conservateur depuis le début du film. Après avoir maîtrisé l’individu, les craintes de Teabing sont confirmées « ils nous ont trouvés et nous serons obligés d’assister à la visite du pape en Pologne et d’aller aux JMJ. ». Il y a un complot fomenté par l’Opus Dei visant à faire taire la vérité sur Jésus Christ, c’est donc un complot ourdi et orbi. Pour terminer leur enquête, nos deux héros accompagnés de Teabing se rendent à Londres pour retrouver Marie Madeleine et parce que c’est joli au printemps. Sur le tarmac, ils retrouvent les policiers français dont Bézu Fache qui l’a mauvaise, parce que la vache c’était une fausse piste, mais il se fait encore avoir, parce que l’un des héros fait diversion en s’écriant, « Là, un scénariste avec une vache , c’est sûrement une piste ! » Nos héros sont encore sauvés ! Sans attendre, ils recherchent un autre élément du code (franchement, ça aurait pas été plus simple d’écrire directement sur la Joconde où était Marie Madeleine ? Y seraient pas un peu cons, les héros ? Ben cile. ) et se rendent à Westminster. Mais le vil Silas s’est détaché et les traque de nouveau. Il commence à être vraiment lourd. Heureusement, il meurt vite sur ce constat sinistrrre « Silas vait su, l’aurait pas venu ». Mais là, re-révélation: le méchant n’est autre que Teabing, qui manipulait l’Opus, qui a tout orchestré « pour libérer les opprimés », et veut révéler l’humanité et la descendance de Jésus devant le monde ébahi. En même temps, pendant Roland-Garros, à une semaine du Mondial, ça risque de faire un flop. Aidé en sous-main par le conseiller flash-back qui lui envoie des images subliminales pour qu’il trouve la clé de l’énigme, Tom Hanks ouvre le Cryptex, en sort le papyrus et lance le Cryptex à Teabing, qui en lâche ses cannes. Bing ! Mais re-re-révélation: Audrey-Madeleine est l’arrière-arrière arrière-petite fille de Jésus! (« Mais c’est impossible », comme dirait l’autre). Il faudra attendre cependant dix minutes supplémentaires pour avoir la vraie Rérérévélation. Tom Hanks , en relisant le livre qu’il dédicaçait dans la cène 2, comprend que Marie Madeleine est au Louvre, ce qui prouve 1) que Tom Hanks n’a pas écrit son livre 2) que le film est largement inutile. C’était bien la peine de taguer des œuvres, alors qu’un parcours fléché aurait suffi. Faut pas décoder, non plus.
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Commentaires
T
Une excellente "critique"... Je suis absolument subjugé par ton écriture, et tout autant mort de rire...
Veni, vidi, vinci
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